1.2 Donner la priorité à l’évangélisation

Pour qu’il y ait croissance, les Églises doivent avoir des responsables convaincus qu’accepter le Seigneur Jésus est la chose la plus importante qu’une personne puisse faire. Ainsi les tâches de l’Église locale ne sont pas à regarder avec la même importance, des priorités doivent être fixées. D’après l’auteur, les responsables d’Églises qui se donnent comme responsabilité première de promouvoir le service social ou qui s’engagent en priorité dans autre chose que l’évangélisation, par exemple le dialogue avec les autres religions, freinent et même empêchent la croissance de l’Église[13]. Le service social ne doit pas remplacer l’action pour retrouver les brebis perdues. Un but irremplaçable et principal de la mission, d’après McGavran, est de rechercher la croissance numérique de l’Église, c’est-à-dire la multiplication des personnes sauvées, baptisées et incorporées à la communauté chrétienne. À part certaines exceptions[14], l’actin pastorale et missionnaire pour retrouver les brebis perdues et pour faire des disciples doit avoir la priorité sur les autres actions ecclésiales. L’auteur justifie sa vision des priorités en disant que plus les chrétiens seront nombreux, plus il en découlera des améliorations sociales. Moins il y aura de chrétiens, moins l’amélioration des conditions sociales sera possible[15].

Il n’est toutefois pas question d’abandonner l’aspect social de la mission chrétienne mais de lui donner une priorité moins grande que les activités qui visent à inviter les hommes et les femmes au repentir, à la foi en Jésus-Christ, au baptême et à une vie sous la conduite de l’Esprit[16]. Le salut accordé à ceux qui croient en Jésus-Christ est le besoin suprême de l’être humain et tous les autres biens découlent de cette réconciliation première. Même la qualité de la vie chrétienne, entendue comme témoignage de vie, ne devrait pas être une priorité. Il ne peut y avoir de réelle qualité de vie chrétienne aux yeux de Dieu, explique l’auteur, si l’on ne se préoccupe pas de la multiplication des personnes réconciliées avec lui[17]. L’évangélisation et le salut des âmes sont la mission vitale et première de l’Église[18].


NOTES

[13] Cf. ibid., pp. 18-24.

[14] L’auteur précise bien que dans les conditions où les besoins essentiels des personnes ne sont pas rejoints le principe de la priorité à l’évangélisation ne tient plus.

[15] Cf. D. McGAVRAN , op. cit., pp. 24-26.

[16] Cf. ibid., p. 26.

[17] Cf. ibid., pp. 43-44.

[18] Cf. ibid., p. 53.