6.4 Conclusion

Dans la Bible, il ne nous est pas donné d‘indication claire que le peuple de Dieu se soit volontairement organisé en vue de se multiplier. Dans les textes de l’Ancien Testament, la croissance numérique est une bénédiction divine, une promesse reliée à l’Alliance. La croissance est reçue en retour de la fidélité du peuple à pratiquer les préceptes divins. Jésus, lui, en appelle à la rénovation des cœurs. Il invite les homme et les femmes à recevoir l’Esprit de l’Alliance pour que la loi soit inscrite dans leurs cœurs. Son action en a été une de compassion, d’enseignement et de guérison envers les foules. Mais il a aussi délégué son pouvoir et sa mission à ses apôtres. Il a pris le temps de les former en particulier avant de rejoindre son Père.

Après la Pentecôte, dans l’Église primitive, on trouve des chrétiens animés de l’Esprit qui s’occupent des pauvres et annoncent avec puissance la résurrection de Jésus. Rien ne laisse entendre qu’ils se soient spécifiquement organisés en vue de la croissance de la communauté. Par contre, on peut considérer que les miracles opérés par plusieurs contribuaient à donner autorité au message évangélique et à convaincre de nombreuses personnes à se joindre à eux. Poussés par l’Esprit et l’annonce d’une si « incroyable » nouvelle, l’ensemble des chrétiens annonçait la résurrection de Jésus et contribuait ainsi à la croissance de l’Église. L’accueil dans les maisons, les conversations occasionnelles, les prédications publiques, les discussions sur la place du marché ou aux écoles de philosophie, les témoignages personnels, les rédactions de lettres, la délégation du ministère de la Parole et des services furent tous des éléments aptes à mieux nous faire comprendre pourquoi la diffusion de l’Évangile fut si rapide.

L’efficacité missionnaire de l’Église primitive fascine toujours et semble parfois ne jamais avoir été égalée. Celle de l’Église du pasteur Cho n’est pas moins impressionnante, cependant une différence fondamentale demeure : les Actes des Apôtres insistent sur la puissance de l’Esprit qui est à l’œuvre au point que certains auraient aimé voir ce livre biblique intitulé les Actes de l’Esprit, tandis que le pasteur Cho insiste sur la puissance des objectifs et des cellules de maison. Dans les Actes, c’est l’Esprit qui est à l’origine de la croissance et l’efficacité ne semble pas avoir été poursuivie comme une fin; dans les Églises reliées au MCE, c’est l’organisation qui est à l’œuvre et l’efficacité est recherchée sans détour. Le prochain chapitre va tâcher de poser un regard sur la recherche d’efficacité en Église. Est-elle souhaitable ? Est-elle évangélique et génératrice de sens pour l’être humain ?