7.1 Efficacité et sens dans l’action missionnaire

Les Églises américaines sont, par la force des choses, imbibées de la culture américaine. Et un des traits de cette culture est le pragmatisme et la volonté de produire des résultats concrets. Un principe est bon s’il opère des résultats visibles. C’est l’esprit expérimentaliste que l’on retrouve aussi dans la praxéologie. Pourtant la volonté de produire des résultats, pose le problème du sens. C’est ce que nous avons constaté dans l’observation des organisations dans la première partie. Nous allons maintenant mettre en corrélation les notions de pragmatisme, de praxéologie, d’efficacité et de sens pour voir comment les articuler de manière acceptable dans l’accomplissement de la mission ecclésiale.

7.1.1 L’efficacité comme critère d’action ecclésiale

Lorsque l’on parle de recherche d’efficacité dans les Églises en croissance observées en première partie, on est très proche d’une forme de pragmatisme. C’est un reproche qui est fait au Mouvement de la croissance des Églises : The bone of contention is however, not the emphasis on pratical approaches as such but, rather, the issue of pragmatism[1]. Qu’est-ce que le pragmatisme ? C’est un mouvement philosophique dont on se fait souvent une idée fausse. Né en Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle, il est une philosophie d’hommes d’action pour laquelle tout ce qui est vrai est utile et tout ce qui est utile est vrai[2]. Pour Charles S. Pierce (1839-1914), qui en énonça le principe, avec James et Dewey, ce mouvement fait des méthodes de mise à l’épreuve et de vérification[3] le modèle même de la tâche politique[4].

En fait, le pragmatisme est plus l’expression d’une méthode que d’un corps de doctrines. Il se veut la philosophie de la science : l’esprit expérimentaliste est l’esprit du pragmatisme. L’idée est une hypothèse, un plan d’action et sa mise en œuvre est en même temps sa mise à l’épreuve. Expérimenter et appliquer une idée, c’est tout un. On s’appuie non pas sur le doute cartésien comme les Européens, mais sur le doute réel du savant et sur la mise à l’épreuve objective, publique, des idées-hypothèses[5].

Si le pragmatiste pose problème en Église, la praxéologie est une méthode employée sans réserve. L’un et l’autre sont des méthodes pour atteindre à une fin. La praxéologie est aussi une méthode du monde des entreprises ; la science de la gestion s’est en effet penchée sur la prise de décision en vue de l’action et la praxéologie est précisément une science portant sur les différentes manières d’agir afin d’arriver à une fin.

L’action est définie généralement comme la recherche et l’agencement de moyens en vue de réaliser une fin. Pour atteindre une même fin, plusieurs systèmes peuvent être envisagés ; certains systèmes y conduiront plus vite, plus sûrement et dans ce sens seront plus efficaces : découvrir ces systèmes est le but de la praxéologie. L’action, objet de la praxéologie, offre deux caractéristiques : elle est consciente et elle est efficace. Consciente, car elle procède de la conscience (l’acte réflexe n’étant pas une action proprement dite) et efficace, car l’action commence par la projection d’un acte qui est l’expression d’une espérance comprenant en elle-même une action exécutée[6]. On est dans le domaine du concret, de l’observable et du mesurable. L’efficacité devient critère d’action, c’est ce que l’on peut induire des travaux sur la praxéologie.

D’après l’Encyclopédie Universalis, la racine la plus lointaine de la praxéologie serait la philosophie moraliste mais plus proche est la déontologie de Jeremy Bentham. Celui-ci cherchait la connaissance de ce qui est juste ou convenable, en se basant sur le principe de l’utilité[7].

L’objet immédiat de la praxéologie est le recueil des impératifs pratiques qu’il importe de conseiller à tout agent qui veut son action efficace[8]. C’est ainsi que les fondateurs de la gestion moderne[9] ont décomposé le processus de travail avec le souci d’en trouver les formes les meilleures[10]. Leurs méthodes d’analyse scientifique de l’action humaine sont désignées parfois du terme exact de praxéologie. C’est bien dans ce même esprit que sont élaborés la plupart des livres sur la croissance des Églises. Il suffit d’en regarder les plans pour découvrir une série d’impératifs pratiques visant à favoriser l’efficacité des dirigeants.

La notion d’efficacité n’est pas étrangère au langage ecclésial, au contraire, le paragraphe qui suit présente une série de références au concile Vatican II montrant l’importance accordée à cette notion :

(…) Les chrétiens ne peuvent pas former de souhait plus vif que celui de rendre service aux hommes de leur temps, avec une générosité toujours plus grande et plus efficace (GS # 93).

Le Concile Vatican II rappelle que le Christ est efficace dans sa médiation (Cf. GS # 93) et dans la liturgie (Cf. SL # 7 et # 10). C’est lui qui assure l’efficacité du travail pastoral (Cf. SL # 86) et les membres de l’Église sont invités à participer à cette efficacité. Ils doivent s'employer efficacement et sans arrêt à rassembler toute l'humanité et la totalité de ses biens sous le Christ Chef, en l'unité de son Esprit (GS # 93). Parmi les moyens à prendre sont l’adaptation des œuvres pastorales aux nécessités du temps (Cf. CPE # 17), la bonne organisation des diocèses (Cf. CPE # 22 et # 25), la coordination, la coopération et l’implication des laïcs dans l’évangélisation (Cf. LG # 35 et CPE # 30). Il y a aussi l’adaptation de l’Église locale à la culture (Cf. EO # 6), le discernement des traits particuliers du monde d’aujourd’hui (Cf. VR # 2) et la formation : L'apostolat ne peut atteindre une pleine efficacité que grâce à une formation à la fois différenciée et complète (AL # 28). Ici aussi nous voyons les similitudes de ces impératifs pratiques avec la science de la gestion.

Le Concile rappelle aussi l'efficacité prépondérante des moyens surnaturels (Cf. MVP # 21) : la charité, la prière et la pénitence (Cf. AM # 26), de la profession des conseils évangéliques (Cf. LM # 44), des rapports familiers entre laïcs et pasteurs (LG # 37) et de la coopération avec la communauté politique (Cf. GS # 76). On devrait même chercher à être efficace dans la prière (Cf. DŒ # 8) et dans l’exercice de ses charismes (Cf. AL # 30).

À la suite de tout ce qui a été dit, peut-on justifier la recherche d’efficacité dans l’Église et si oui quelle est sa place ? Un paragraphe du Concile offre à mon avis la clé : on peut comprendre dans un passage de la Constitution pastorale sur l'Église dans le monde de ce temps qu’idéalement doit s’établir un équilibre entre la préoccupation de l'efficacité et les exigences de la conscience morale (GS # 8, §2[11]). Ainsi l’efficacité peut demeurer critère d’action comme le suggère la praxéologie, mais pas sans discernement moral.

7.1.2 Efficacité dans l’action et actualisation de l’être humain

Comme le suggère la praxéologie, on ne peut séparer action et efficacité. Si une organisation ne cherche pas à être efficace, cela n’aurait pas plus de sens que si elle recherche l’efficacité au détriment de ses membres. Dans ce paragraphe nous allons voir que l’efficacité est un élément actualisant pour l’être humain et qu’il est donc important de la rechercher en Église pour le bien de la communauté.

La théorie de l'actualisation humaine d’Yves St-Arnaud présentée dans son livre S’actualiser par des choix, démontre que la personne humaine s’actualise par son efficacité. Cette théorie repose sur le postulat que tout individu naît avec une tendance à l’actualisation. Ce postulat s'est imposé progressivement en psychologie à partir des travaux d'Angyal (1941), il a été repris et popularisé par Maslow (1972) et Rogers (1951, 1968, 1980) et demeure un concept clé de la psychologie contemporaine (Jones et Crandall, 1991)[12].

L'actualisation désigne un aspect « déjà là » de la personne, à l'état de possibilité. Le petit Robert la définit comme un passage de l’état virtuel à l’état réel. Et ce passage se réalise lorsque la personne s'applique à recevoir l'information qui vient de son environnement intérieur et extérieur (disponibilité), à choisir sa propre ligne de conduite (autonomie) et à agir de façon à répondre aux besoins de son organisme (efficacité)[13].

Le processus d'actualisation comprend trois éléments clés : recevoir, choisir et agir. Le premier élément concerne l'information. La personne qui prend le chemin de l’actualisation s'engage à faire face à la réalité, à bien entendre ce qu'on lui dit, à recevoir les messages de son propre organisme, etc. Tout en vérifiant l'exactitude de ses perceptions, elle trouve également des moyens d'augmenter la qualité ou la quantité de l'information reçue[14].

La deuxième opération, grâce à l’information reçue, donne à l'action de se distinguer d'une activité routinière ou exécutée par habitude. L’action autodéterminée découle d’un choix. L’opération de choisir peut se faire soit de façon rationnelle en appuyant l’action sur des principes et des valeurs bien définis, soit en accordant de l’importance au ressenti en attendant de se sentir à l'aise face à l’action avant de l’entreprendre, ou soit en prenant les décisions d'après une représentation globale et imprécise de la réalité[15]. L'élément « choix personnel » fait la transition entre l'information reçue : les perceptions de faits, et l'action.

La troisième opération consiste à agir. On passe de l'intention au comportement observable. Le passage à l'action demeure primordial car c'est dans l'action que la personne s'actualise pleinement. L’action doit résulter d'un choix éclairé et être efficace. L’auteur propose même une méthode pour augmenter l'efficacité de l'action. Pour lui, c’est l’efficacité qui permet l’expérience de succès psychologique qui achève le processus d’actualisation[16]. Mais les trois opérations du processus d'actualisation : recevoir, choisir, agir, sont en interaction continuelle. La disponibilité et la clarté des choix conduisent à une action efficace, autant que la recherche d'efficacité conduit à une plus grande disponibilité et à de meilleurs choix[17].

D’après Yves St-Arnaud, la poursuite de l’efficacité est donc bonne et aide l’être humain à s’actualiser. La poursuite d’efficacité que l’on aurait pu croire à première vue source de problème, est en réalité un facteur de croissance personnelle. Ce qui est peu connu et surprenant c’est que les pragmatistes, que l’on accuse souvent de rechercher par-dessus tout l’utilité et l’efficacité matérielle furent parmi les premiers à dénoncer le matérialisme de la société industrielle et le culte exclusif de la déesse de la Réussite[18]. En fait, il est nécessaire de faire la différence entre le pragmatisme des affaires qui s’est développé aux États-Unis et le pragmatisme philosophique qui ne s’en inspire pas.

Si la poursuite d’efficacité en Église, et dans les organisations en général, peut s’avérer un élément actualisant pour l’être humain quand donc celle-ci devient-elle source de problème, de souffrance et d’absurdité (manque de sens) pour l’être humain comme cela se manifeste dans des organisations ? D’abord, comme on l’a vu, lorsqu’elle n’est pas soumise aux exigences de la conscience morale[19] et aussi quand les dirigeants mettent les membres des organisations au service de l’efficacité organisationnelle. C’est l’efficacité qui doit être au service de la personne, pas le contraire.

Curieusement, on peut comparer la poursuite d’efficacité à la Loi mosaïque telle qu’appliquée à l’époque de Jésus. La Loi était censée apporter la vie autant que la poursuite d’efficacité est censée, d’après Yves St-Arnaud, actualiser l’être humain, mais les chefs religieux, à l’époque de Jésus, avaient fait de la Loi, un joug. Tant de prescriptions inutiles et dénuées de sens avaient été ajoutées à la Loi qu’elle devenait impossible à pratiquer et se transformait en instrument d’aliénation plutôt que de libération. On avait confondu la fin et les moyens. Les êtres humains étaient au service de la Loi et non pas la Loi au service de l’être humain comme le dénonçait Jésus qui rétorquait à ses adversaires : Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat (Mc 2:27).

Même si l’efficacité est un instrument d’actualisation, on peut donc aussi en faire un instrument d’aliénation si on met les personnes à son service plutôt que de mettre l’efficacité à leur service : l’efficacité est faite pour l’être humain et non l’être humain pour l’efficacité. Cette comparaison avec la Loi mosaïque nous apprend aussi qu’il ne faut pas confondre la fin et les moyens. Si l’on fait de l’efficacité organisationnelle un but ultime à atteindre pour accomplir la mission de l’Église, mais que l’on ne tient pas compte des membres de la communauté, on est dans un processus d’aliénation plutôt que d’actualisation. L’efficacité qui est un critère d’action pour accomplir une fin, a du sens dans la mesure où elle a pour but le bien de la personne et lui apporte vie et libération.

Le cadre téléologique qui permet de rechercher l’efficacité en Église se résume donc en une phrase : la poursuite d’efficacité doit se soumettre aux exigences de la conscience morale et être au service des personnes. L’efficacité n’est pas le critère final de l’action, c’est le bien de la personne qui doit l’être. On ne peut pas tout entreprendre au nom d’une mission, si divine et révélée soit-elle. Dans la prière universelle prononcée par le pape Jean-Paul II et le Cardinal Joseph Ratzinger, une des intentions était celle-ci :

Let us pray that each one of us, looking to the Lord Jesus, meek and humble of heart, will recognize that even men of the church, in the name of faith and morals, have sometimes used methods not in keeping with the Gospel in the solemn duty of defending the truth[20].

Utiliser les méthodes et les principes de gestion dans l’Église pour la rendre efficace à accomplir sa mission n’est pas une mauvaise chose puisque l’efficacité aide l’être humain à s’actualiser. Mais il est indispensable de rester dans un cadre téléologique précis afin d’éviter de reproduire les erreurs passées. Tant qu’une mission, si noble soit-elle, est poursuivie au détriment des êtres humains, elle est contraire à l’Évangile.

7.1.3 L’Église : signe d’efficacité ?

Aux yeux du monde, l’Église doit-elle être un signe d’efficacité ? Au niveau spirituel, l’Église est efficace avant tout parce qu’elle est le sacrement du Christ. Elle signifie le Christ et communique sa grâce ; grâce de réconcilier les êtres humains avec Dieu et de communiquer sa vie. Si l’Église doit être un signe, c’est bien celui du Christ, et du Christ en action. L’Église continue la mission de Jésus et ses membres devraient agir comme le Christ a agi sur terre.

L’Évangile et le sens commun ne nous invitent pas à imaginer Jésus fondant et faisant grandir un royaume terrestre. L’exemple laissé par Jésus est celui d’être avec les pauvres, de guérir les malades, d’enseigner le chemin du salut et de même donner sa vie par amour. Des langes de sa nativité (Cf. Lc 2:7) jusqu’au vinaigre de sa passion (Cf. Mat 27:48) et au suaire de sa Résurrection (Cf. Jn 20:7), tout dans la vie de Jésus est signe de salut et d’amour.

Il s’occupait des pauvres, des exclus et des souffrants sans rejeter les riches. Il ne se fiait pas aux apparences et savait voir où était la vraie souffrance et la vraie pauvreté pour y remédier. Il ne combattait pas les riches et les puissants comme s’ils étaient un clan auquel il faudrait s’opposer. C’est le péché qu’il combattait en enseignant que la vraie pauvreté, la vraie exclusion, la vraie souffrance est celle causée par la séparation d’avec Dieu et le manque d’amour des êtres humains en eux.

Comme « instrument », Jésus a choisi l’Église. « Entre ses mains elle est l’instrument de la Rédemption de tous les hommes » (LG 9), elle est « le sacrement universel du salut » (LG 48), Elle est aussi, comme l’a dit Paul VI dans son discours du 22 juin 1973, le projet visible de l’amour de Dieu pour l’humanité . L’efficacité que l’Église devrait donc rechercher est d’être « manifestation et actualisation de l’amour de Dieu pour les hommes » (Cf. GS 45 # 1). L’efficacité de l’Église a sa source dans le cœur transpercé de Jésus mort sur la Croix. Cette efficacité surnaturelle est communication d’amour et de vie passant par le don de soi aux autres. Et c’est avant tout de ce don que résulte la croissance ecclésiale signifiée par le sang et l’eau sortant du côté ouvert de Jésus crucifié (Cf. LG 3).

Si les membres d’une Église veulent chercher à être efficaces, c’est avant tout dans ce sens-là. Être efficace pour signifier, le don de soi : aimer jusqu’à donner sa vie, sachant que si on devait perdre sa vie, Dieu est assez puissant pour la faire retrouver (Cf. Heb 11:17). Cette perspective invite à la confiance en Dieu et peut sembler contraster avec l’approche du Mouvement de la croissance des Églises qui invite les communautés chrétiennes à tout faire pour survivre et pour croître. Pourtant les chrétiens ne devraient pas agir en fondant leur action sur la peur de disparaître (physiquement). Au contraire, l’éventualité de leur disparition peut être courageusement acceptée sans que cela signifie l’échec de la mission: Qui veut en effet sauver sa vie la perdra mais qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera (Mat 16:25). Comme disait Tertullien : le sang des martyrs est une semence de chrétiens (Tertullien, apol. 50).

L’Église n’a donc pas d’abord à être un signe d’efficacité en termes numériques mais d’efficacité en termes d’amour, de don de soi. Jésus agissait par amour, pour apporter un salut qui n’était pas seulement eschatologique, mais aussi temporel en guérissant les malades et en dénonçant les injustices sociales et religieuses de son temps. Il a été jusqu’à donner sa vie, c’est-à-dire jusqu’à disparaître pour accomplir sa mission. Il n’a pas tout fait pour conserver sa vie. L’apôtre Pierre s’est d’ailleurs fait reprendre sévèrement pour avoir essayé de le détourner de cette fin qui peut paraître un échec aux yeux humains.

Si ce qui précède peut sembler diminuer l’importance à accorder à la recherche numérique dans l’Église, la visibilité de l’Église ne devrait pas pour autant être sous-estimée. Il existe un lien intime entre l’efficacité et le rassemblement visible de l’Église. En effet, le mystère du salut, dont l’Église est le signe, n'est réellement effectif dans le monde que s'il est accueilli dans la foi et attesté publiquement. L'Église, communauté visible des croyants, est un élément constitutif de la volonté de salut de Dieu. Elle est signe visible, en tant qu'elle est advenue de façon effective, qui actualise le salut de Dieu en Jésus-Christ et le moyen permettant de transmettre ce salut à tous les êtres humains[21] :

L'application du concept de sacrement à l'Église opère surtout une détermination du rapport entre le visible et l'invisible dans l'Église qui est au-delà de tout spiritualisme et de tout naturalisme ou sociologisme. Si l'Église est le signe accompli du salut eschatologique, cela signifie à la fois l'unité et la distinction entre la forme visible (institution) et le contenu de son témoignage[22].

Nous pouvons maintenant affirmer que la poursuite d’efficacité est actualisante pour les membres d’une Église et qu’elle devrait rester, dans une certaine mesure, critère de l’action dans l’accomplissement de la mission. Mais pour être en harmonie avec l’Esprit de l’Évangile, elle doit être recherchée d’abord au niveau de l’amour avant celui de l’organisation et des résultats visibles.


NOTES

[1] D. J. Bosch, « Church Growth Missiology », dans la revue Missionalia, Avril 1988, p. 18.

[2] G. DELEDALLE, « Pragmatisme », dans l’encyclopédie Encyclopaedia Universalis, Tome 18, Paris, France S.A., 1995, p. 860.

[3] Les méthodes de mise à l’épreuve et de vérification caractérisent l’esprit de laboratoire.

[4] Cf. G. DELEDALLE, op. cit., p. 860.

[5] Pierce fut très critiqué par ceux qui ne virent dans ses propos que la glorification de la valeur pratique des idées. Une idée ne serait vraie que dans la mesure où elle fonctionne.

[6] Cf. R. DAVAL, « Praxéologie », dans l’encyclopédie Encyclopaedia Universalis, Tome 18, Paris, France S.A., 1995, p. 873.

[7] Le principe de l’utilité veut qu’une action soit bonne ou mauvaise en proportion de sa tendance à accroître ou à diminuer la somme du bonheur public : Cf. G. JAMES, op. cit., p. 873

[8] D’après Kotarbinski, dans son livre Traité du bon travail (1955), Cf. R. DAVAL, op. cit., p. 874.

[9] Les fondateurs de la gestion moderne sont F. W. Taylor, Henri Fayol et Henry Le Chatelier.

[10] R. DAVAL, op. cit., p. 874.

[11] GS # 8, § 2 : Au niveau de la personne elle-même, un déséquilibre se fait assez souvent jour entre l'intelligence pratique moderne et une pensée spéculative qui ne parvient pas à dominer la somme de ses connaissances ni à les ordonner en des synthèses satisfaisantes. Déséquilibre également entre la préoccupation de l'efficacité concrète et les exigences de la conscience morale, et, non moins fréquemment, entre les conditions collectives de l'existence et les requêtes d'une pensée personnelle, et aussi de la contemplation. Déséquilibre enfin entre la spécialisation de l'activité humaine et une vue générale des choses (le soulignement n’est pas dans le texte original).

[12] Y. St-Arnaud, S’actualiser par des choix éclairés et une action efficace, Montréal, Gaëtan Morin éditeur, 1996, p. 7

[13] Cf. ibid., p. 1.

[14] Cf. ibid., p. 28.

[15] Cf. ibid., p. 29.

[16] Cf. ibid., pp. 30-32.

[17] Cf. ibid., p. 101.

[18] Cf. G. JAMES, op. cit., p. 861.

[19] Cf. Concile œcuménique Vatican II, « Constitution pastorale sur l'Église dans le monde de ce temps (Gaudium et spes) », # 8, Constitutions, décrets, déclarations, messages, Paris, Éditions du Centurion,1967.

[20] DOCUMENTS DU VATICAN SUR INTERNET, http://www.vatican.va/news_services/liturgy/documents/ns_lit_doc_20000312_prayer-day-pardon_en.html

[21] Cf. W. Kasper, La Théologie et l’Église, Paris, Cerf, 1990, p. 356.

[22] Ibid., p. 356.